Abandon de poste

Homme d'affaire remontant les escaliers d'un passage souterrain

Bien que le législateur n’ait pas assorti la notion d’abandon de poste d’une définition légale, celle-ci s’entend principalement d’une succession d’absences injustifiées par le salarié sur son temps de travail. En revanche, l’abandon de poste sera improprement qualifié par analogie en tant que démission, notamment en ce que dans ce dernier cas, l’employeur est dûment informé de l’intention de son salarié de mettre un terme au contrat de travail en cours. Ainsi, la caractérisation de l’abandon de poste suppose cumulativement l’existence d’un défaut de justification des absences litigieuses, ainsi que celui de reprise du poste par le salarié fautif.

L’intérêt du constat d’abandon de poste

La caractérisation d’un abandon de poste peut justifier le déclenchement, de la part de l’employeur, d’une procédure disciplinaire à l’encontre de son employé. Plus encore, c’est sur la caractérisation de l’abandon de poste que se fonde également l’ouverture d’une procédure de licenciement à son égard, qu’il s’agisse d’un licenciement pour cause réelle et sérieuse ou pour faute grave. Dès lors, aux fins de justifier le déclenchement de telles procédures, il est des plus opportuns de recommander l’intervention d’un Commissaire de justice. En effet, la preuve d’une faute grave, causant par la même un trouble préjudiciable dans l’organisation de l’entreprise, incombe à l’employeur. Muni d’un constat faisant foi jusqu’à preuve contraire, celui-ci emportement plus aisément la conviction du juge si un contentieux venait à s’instaurer avec son salarié.

La procédure à suivre

En amont du déclenchement de toute procédure, il importe pour l’employeur d’effectuer différentes démarches aux fins de connaitre les raisons d’une telle attitude de la part de son salarié puisque, en cas de motif légitime, aucune procédure ne pourra légalement être mise en œuvre. A titre illustratif, n’est pas constitutif d’une faute grave le fait pour le salarié de ne pas se présenter à son poste en raison du décès d’un proche ou de l’exercice de son droit de retrait. Par suite, le Commissaire de justice, requis par l’employeur, viendra constater l’abandon effectif du poste de la part du salarié, au moyen d’un, de deux ou de trois passages si nécessaire. Le constat sera remis dans les plus brefs délais sur support papier ou par voie électronique. Une fois le constat d’huissier effectué, pèse sur l’employeur l’obligation d’adresser une mise en demeure avec accusé de réception, à l’encontre du salarié fautif, aux fins de le sommer de répondre à ses obligations de justification et de présence. Sous peine de nullité, une telle mise en demeure doit impérativement informer le destinataire qu’en cas de silence persistant, un licenciement sera susceptible d’être prononcé à son encontre. En revanche, aucune procédure de licenciement ne peut être enclenchée avant six semaines à compter de la mise en demeure, et après deux mois à compter du constat d’abandon de poste. Si un contentieux vient à s’instaurer entre les deux intéressés sur la caractérisation ou non de la faute grave, c’est alors au Conseil de prud’hommes que revient la mission de trancher. En outre, il importe de retenir que l’abandon de poste par le salarié lui retire par la même le salaire qu’il aurait perçu sous présentation de son poste. En revanche, une fois le licenciement pour faute grave prononcé, le salarié fautif conserve légitimement le droit au paiement de ses congés payés, ainsi que ses droits aux allocations chômage. En définitive, l’employeur détient une obligation de diligences pour effectuer ses démarches et caractériser, par procès-verbal de constat, l’existence de la faute grave fondée sur l’abandon de poste.

Droit du travail

Homme écrivant sur une feuille de papier

L’huissier et les élections professionnelles

Depuis l’ordonnance du 22 septembre 2017, le comité d’entreprise, les délégués du personnel et le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ont fusionné pour former une seule et même instance ; le Comité social et économique. Ainsi, ce comité détermine la représentativité syndicale au sein de l’établissement. A cela, l’article L. 2311-2 du […]

Homme de loi à son bureau avec un marteau de juge

L’huissier et l’entretien préalable

L’article L. 1232-2 du Code du travail dispose, en son alinéa premier : « L’employeur qui envisage de licencier un salarié le convoque, avant toute décision, à un entretien préalable ». Dès lors, il apparait que le législateur a fait le choix d’ériger l’entretien préalable en tant qu’étape indispensable de la procédure de licenciement. Pour cause, c’est […]

Personne se disputant autour d'un bureau

Discrimination et harcèlement au travail

Le harcèlement peut revêtir différentes natures. En effet, se distingue le harcèlement moral du harcèlement sexuel. Sous sa commune acception, et sous l’angle du droit du travail notamment, le harcèlement moral correspond à des agissements répétés susceptibles d’entrainer in fine une dégradation des conditions de travail de la personne qui les subit, soit par menace […]

Femme parlant à travers un porte-voix

La grève et l’abus du droit de grève

Sous son acception des plus larges, la grève correspond à un mouvement collectif, initié par le personnel d’une entreprise, et destiné à exprimer des revendications sociales, économiques, voire politiques, à l’employeur. En France, le droit de grève dispose d’une valeur constitutionnelle, conférant par la même une véritable protection à ceux qui en usent. Toutefois, pour […]

employés de bureau portant des masques sanitaires

Protocole sanitaire

Le droit du travail a été largement impacté par l’essor de la Covid-19. En effet, les différentes entreprises, de tous secteurs confondus, ont dû se conformer à l’ensemble des règlementations en la matière, permettant de sécuriser au mieux les espaces de travail, et ainsi permettre une continuité des activités malgré tout. Si les différents protocoles […]

Femme avec ordinateur assise sur un lit

Travail dissimulé et arrêt de travail

Par définition, l’article 8221-5 du Code du travail dispose : « Est réputé travail dissimulé par dissimulation d’emploi salarié le fait pour tout employeur : 1° Soit de se soustraire intentionnellement à l’accomplissement de la formalité prévue à l’article L. 1221-10, relatif à la déclaration préalable à l’embauche ; 2° Soit de se soustraire intentionnellement à […]

Ces contenus ont été rédigés par Mlle Camille Jug Titulaire d'un Master 2 Contentieux et Procéduresont et sont protéges par le copyright

Nous contacterNous contacter